vague à l'âme
sous les bosquets l’aube évapore
l’odeur du soir fêté
chacune de ses paroles avaient cette douceur charmante
des flatteries trop entendues
frêle circé dans sa robe de sucre
à la peau cachée embrasée aussi
attisant tant de regards avides de désirs de bas étage
(lumière de tes nuits feu de tes reins)
elle ne saurait être que cette fille qu'on possède et que l'on jette
sourde aux compliments véritables
nourrie aux cajoleries grivoises qu'elle acceptait bien sagement
docile
(trop aveugle à l'amour d'un roi sans doute)
vous me flattez, monsieur.car elle ne saurait se gorger d'une romance
(il n'était qu'une passion et
c'était celle de la chair)
elle pose les yeux sur sa main tendue
ne saurait réprimer un froncement de sourcil
(se flagelle pour son impolitesse)
et frémissante elle offre ses doigts gantés en retour
mêlant leurs mains dans une étreinte tiède
trop brève
qui la laisse vacillante peut-être
c'est pour moi un honneur, monsieur. je n'oserais penser cependant que ma rencontre soit un tel ravissement pour vous.fuyante de son pas feutré elle mène la danse
fausse déité à la stature altière
aux lèvres scellées dans le marbre
comme pour étouffer le trouble dans ses entrailles
(elle ne saurait se laisser enivrer
par l'odeur des pivoines dans ses bras
par cette innocence maladroite à laquelle elle refusait de croire)