toi et la magie :
Phébé tient sa longiligne baguette entre ses doigts fins, comme une prolongation de son corps, gracieuse et rigide à la fois. Murmurant ses sorts, Phébé s’applique à produire une magie gracieuse, délicate. Ses gestes sont élégants, précis, elle aime viser juste, réussir du premier coup, même si le coup porté n’est pas puissant. Phébé est si narcissique qu’elle préféra mourir faible et belle que forte et défigurée. Ainsi, sa magie est très esthétique, délicate. Elle ne fera aucun sortilège bruyant, brutaux, tout ceux là, elle les laisse aux autres. Elle crée des illusions, des charmes du bout de sa baguette, qui presqu’aussitôt s’estompent. Si elle est une piètre duelliste, elle excelle dans les autres arts de la magie. Potionniste et surtout maîtresse dans l’art des poisons, elle renferme ses précieux mélanges dans de jolis flacons cristallins, qu’elle usera toujours au moment le plus opportun. Enfin, et parce que cela semblerait presqu’évident, Phébé pratique la divination avec une aisance presque mystique, étrange mot au milieu de toute la magie de l’enclave. Préférant nettement lire dans les reflets des nombreux miroirs dont elle s’entoure, il lui arrive de pratiquer sur d’autres supports, quand le doute s’empare silencieusement d’elle.

quelle a été ta réaction face à l'amnésie ?
Elle ne s’en souviendrait presque plus. La mémoire de Phébé est un étrange mélange entre triste réalité, souvenirs romancés, visions, rêves et cauchemars. Elle sait que l’enclave la perturbe, l’a perturbée et continuera de tourmenter une part inconsciente de son esprit. Mais elle est trop vaniteuse pour se l’avouer, pour en faire part à qui que ce soit. Phébé préfère tourner ses pensées vers l’avenir, vers ce qu’elle entrevoit dans les nuées sombres imperceptibles, celles que personne d’autre ne saurait distinguer, cet univers bien à elle, lui offrant un pouvoir unique et versatile.

ton dernier souvenir :
Il y a beaucoup de voix. Et des yeux. Des dizaines, des centaines de paires d’yeux qui la scrutent, d’un peu plus haut. Et tout ce bruit, toutes ces voix, ces mots, tout ce vacarme résonne bruyamment dans son crâne, sans ménagement, et elle sent, toute cette attention malsaine qu’on lui accorde. Ils l’entourent, de loin, et leurs paroles discordantes forment une barrière insurmontable. Et elle se sent accablée, comme si un poids appuyait sur ses épaules, de plus en plus fort, la maintenant fermement vissée dans ce siège raide et inconfortable. Elle a le dos droit, les jambes parallèles aux pieds raides du fauteuil. Elle aurait voulu se lever, s’enfuir, en courant ou en se traînant si son corps n’avait pas la force de la porter, elle si misérable, écrasée par tout ce vacarme. Mais même si elle en avait eu l’énergie, elle ne l’aurait pu. Parce qu’il y avait ces liens de métal froid, enserrant ses poignets, ses chevilles, la maintenant droite, douloureusement droite, au milieu de cette assemblée infernale.

Et soudain, des coups. Brefs, durs, d’une violence et d’une sécheresse inimaginable. Ils tapaient, contre le bois, parfaitement rythmés. Et les voix se taisaient. Le silence l’oppressait à son tour. Il n’y avait plus que le bruit des coups qui résonnaient dans sa tête. Couvrant presque l’unique voix qui venait de s’élever, énonçant avec froideur des maux qu’elle avait déjà oublié.

ton avis sur les événements récents :
Phébé avait entrevu ces évènements étranges, cette chape de plomb s’abattant sur l’enclave. Elle avait mis en garde. Mais elle n’envisageait pas la disparition de Lucius. Celui qui croyait en elle, l’écoutait avec attention, lui accordait tout ses privilèges. Son roi bien aimé, disparu. Son estime pour celui ci était elle si grande qu’elle n’avait pu prédire sa mystérieuse disparition ? Et même si aujourd’hui, elle a presque tout autant d’estime pour la nouvelle reine, Phébé s’acharne à retrouver son souverain.