Avant d'être un fin limier, Antoine fut un chiot qui faisait gagatiser la cour et les suivants. Son visage atypique et ses bonnes manières, ainsi que ses liens très forts avec une personne influente (Eclipsia) et proche de Lucius lui valurent de trainer dans les pattes d'un peu toutes les castes. Il était de bon ton de l'ignorer, voire de commérer sous ses oreilles attentives, puisque Antoine était loin d'être bavard. Il lui fallut plusieurs mois avant ne serait-ce que de prononcer un mot. De sa mauvaiselangue, quasiment personne n'était à l'époque informé, l'enfant préférait la parler seul à seul, lorsqu'il entrainait ses sorts sur des pauvres oiseaux, grenouilles, souris et compagnie. Il fallut qu'Eclipsia le prenne sur le fait pour qu'il se mette sérieusement à essayer de parler aux autres normalement.  ★ Pris sous son aile par la femme plutôt mature, elle occupa plus le rôle de mentor que de mère auprès de lui, puisqu'elle était très exigeante et ambitieuse. Éprise du dirigeant mais loin d'être dans ce genre de "faveurs" avec lui, elle compensait ce manque d'attention en redoublant de loyauté et de zèle envers lui. Lorsque le conseil fut créé c'est tout naturellement qu'elle devient Mirador, nommant Antoine -malgré son jeune âge- comme limier, car un enfant émettait moins de suspicion et faisait ressortir plus de compassion chez les autres sorciers. Bien évidemment une telle nomination pour un si jeune garçon fit pas mal jaser et en surpris plus d'un. Grand bien leur fasse, cela gonfla l'ego d'Antoine malgré la pression sur ses épaules, pour qu'il donne le meilleur de lui-même dans le rôle. ★ Jusqu'au jour où il apprit par inadvertance suite à une discussion dérobée, qu'elle se pensait seule capable d'assurer le rôle, et qu'Antoine n'était à côté d'elle que pour qu'elle puisse le surveiller, comme elle avait remarqué sa proportion à avoir une bonne maitrise des sortilèges plutôt sombres et un certain souci à dissocier le bien du mal.  ★ Il se sentit gravement trahi et tel un oiseau en cage : même lui, n'échappait pas à la surveillance du Mirador. Savoir que depuis tout ce temps elle le suspectait de verser à tout moment dans les arts sombres le fit grandir dans le doute constant de devoir surveiller et couvrir ses arrières même au sein de son propre clan. Il se détacha d'autant plus émotionnellement parlant des autres pour ne plus voir tout le monde que comme des pions, ses sentiments trouvant grâce dans ceux jugés comme "déchu" de par le reste de la société, un peu comme s'il voyait son possible futur en eux que toujours, il cherche à contrecarrer.  ★ La mort d'Eclipsia, contrairement à la version officielle et livrée au conseil, n'est pas du de par le propre mauvais calcul de la jeune femme. Antoine avait les informations nécessaires pour lui permettre d'éviter ce piège tendu par des sorciers en pleine vendetta, mais cette colère d'enfant en lui ne s'étant jamais éteinte, mêlée à cette peur grandissante de jour en jour, que son propre mirador qui l'avait quasiment élevé le poignarde dans le dos, il préféra se taire et faire comme si. Depuis sa mort, son angoisse à contrario de s'apaiser, n'a fait que s’alourdir, la culpabilité et le remord venant le terrasser lors de ses nuits pleines d'insomnies. ★ Cela a réveillé un instinct protecteur qu'il ne se connaissait pas, notamment envers la nouvelle Mirador, ancienne favorite déchue, qui a définitivement tout pour le rendre aux petits soins envers elle.  ★ Au château Antoine a tendance à parler mauvaiselangue en toute occasion, il n'y a qu'avec le conseil des cinq qu'il évite ceci, souhaitant rester en bon terme et s'attirer leur confiance.  ★ En tant que Limier, le jeune sorcier n'a pas peur de se salir les mains, et est prêt à absolument tout pour parvenir à ses fins, il manque cruellement d'empathie même s'il la mime avec aisance. Ses armes favorites restent tout de même les dossiers et les pressions qu'il peut exercer sur les uns et les autres. Il est devenu le genre d'homme que l'on obéit par crainte, et non par admiration. En tout, il reste assez secret sur ses véritables plans et préfère travailler avec un grand nombre de "petites souris" qui ne possèdent chacune que très peu d'informations, que d'avoir une poignée de suivants en lesquels il a confiance. Antoine est incapable d'avoir confiance en qui que ce soit, le moindre doute l'envoyant dans une spirale de paranoïa sans fin. Il ne trouve grâce pour l'instant qu'en Euphemia, qui lui semble trop emplie de bonne volonté et occupée avec ses propres démons pour être une menace.