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fall (iudas)
 :: Hors-jeu :: MAJ 26/12 :: autres

Anonymous
Invité
Blaise n’avait jamais eu aucun scrupule à conserver une habitation stable tandis que les autres lions allaient et venaient sans cesse dans les dortoirs. Sa petite cabane avait tout pour plaire, il s’était arrangé lui-même pour la rendre chaleureuse et agréable - chaque détail avait son importance. Qu’il s’agisse de la petite plante près de la fenêtre ou des sièges colorés, il ne faisait jamais les choses au hasard. Être infirmier lui avait permis de s’offrir ce luxe, prétendant avoir besoin d’un environnement stable et sain pour prendre soin des blessés toute la journée. Il y avait quelque chose d’égoïste dans sa démarche et il le savait, mais n’en avait que faire. J’ai bien le droit de vivre confortablement se répétait-il.
Quitter Liontari lui avait effleuré l’esprit bien des nuits et bien des jours, mais sans jamais oser passer le pas. Il y avait quelque chose de confortable - ou plutôt, de rassurant - dans cette structure militarisée. Blaise avait surtout décidé qu’il voulait quitter l’enclave au plus vite et pour lui, ce clan-ci semblait le plus propice à se dégager des lieux.

Assis face à son petit bureau de travail, il empala méticuleusement un gigantesque papillon sur une tige prévue à cet effet. Et au moment de poser la cloche de verre sur le socle, un bruit fracassant vint le faire bondir sur sa chaise.
Il se retourna vivement vers la fenêtre et s’en approcha. Jetant un oeil vers l’extérieur, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit un gigantesque corbeau au sol ! Partagé entre l’espoir que ce dernier soit mort ou vivant, Blaise s’empressa de sortir de sa cahute. À ses pieds, l’animal était inerte, ses ailes étalées à terre. Il soupira d’agacement - il n’aimait vraiment pas voir des bêtes mourir ainsi.

Il se baissa pour le ramasser et l’amener à l’intérieur, déposant le cadavre sur le plan de travail.

- Ah, soupira-t-il, au moins je vais pouvoir faire honneur à ta beauté et t’empailler comme il se doit.

Blaise avait un sourire un peu enfantin. Il avait réussi à laisser de côté tout l’aspect tragique de la mort de cet animal pour la transformer en jeu morbide. Heureusement que personne n’était là pour le voir éviscérer des bestioles de la même manière qu’un enfant pourrait jouer avec de la boue. Son engouement était effrayant et il le savait.

Il tourna les talons à la recherche de son scalpel parmi tous ses outils de travail. Il jura plusieurs fois, incapable de mettre la main dessus. Où ai-je pu mettre ce fichu scalpel ! pesta-t-il.

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Iudas
Iudas
AQUILA
Les paupières closes je m'étire, ou plutôt je rétrécie. C'est comme si tout était devenu un parchemin, la peau, les muscles, les os, tout se contorsionne pour adopter une autre forme. Et c’est plutôt étrange à vivre. Grisant aussi. Le monde devient plus grand, il s’étire et finit par devenir plus vaste. C'est peut-être pour ça qu'on enferme les oiseaux dans des cages. Parce qu’ils sont épris de liberté et qu’ils sont les véritables rois.

Je vois mieux, j’entends mieux je perçois tout de manière si différente qu’il est arrivé que dans mon crâne tout se mélange, devient flou et j’oublie que je sais me tenir debout et que je n’ai pas d’ailes et c’est pas très prudent j'le sais. Un jour je finirai coincé, des plumes sur le dos pour l’éternité, mais quelque part je me dis : est-ce que ce serait pas mieux comme ça ?

Du bec je cache la baguette dans le creux d’un arbre où je sais que personne va venir la récupérer. Je sautille, étends les ailes et je m’envole. Le ciel est bleu aujourd’hui, le ciel est mien aussi.
°°°

Parfois j’oublie aussi que je me dispute le ciel avec d’autres animaux. Plus gros. Plus perspicaces aussi. J’ai l’impression qu’ils me voient comme je suis : illégitime et différent. Ça fait flipper, ça fait flipper bordel quand un rapace vient vers toi, les yeux qui ne clignent jamais. Semblant tout voir. Tout comprendre. Je croasse. Mais c’est comme distordu alors je prends un peu plus de hauteur pour faire demi-tour.

Et même à cet instant il n’y a pas plus incroyable, à mesure que je fends l’air, qu’il ne me résiste pas et qu’il me permet même de voler vite. Plus vite que je me déplacerai jamais. Alors là encore je croasse, victorieux, mais j'ai encore le réflexe humain de vouloir r'garder ce qui se passe derrière.

POF

Je reprends mes esprits, lentement, trop. Mes ailes sont comme arquées, mais serres se contractent. Non… non… non… C’est pas mon corps. Pas mes ailes. Pas les griffes. Je m'agite, frénétique, retombe lourdement sur le ventre. Ventre d'emprunt. J’entends des bruits, à côté. Je croasse – moi l’oiseau, pas l’humain – trop faiblement. Tout m'agresse. Je vois plus le ciel. Plus l’immensité. Juste un plafond, des murs, des objets. Tous immenses, mais c’est pas plaisant à penser. Pas plaisant à constater. Je tourne le cou, le cœur d’oiseau battant à tout rompre, le bec ouvert.

Si les oiseaux sont des rois ici il n’en est rien. Ils ne sont plus rien quand on les attrape.

Anonymous
Invité
Il avait beau être méticuleux comme pas deux, pas moyen de mettre la main sur ce fichu scalpel. Il passa une main dans ses cheveux et se frotta frénétiquement le haut du crâne, faisant virevolter ses bouclettes approximatives sur son front. Puis, en réfléchissant, il se mit à gratter sa barbe de trois jours. C’est à ce même instant qu’un gémissement criant l’ôta de sa réflexion. Ce corbeau était toujours vivant ! Blaise ne savait plus où se mettre : comment avait-il pu se tromper sur un diagnostic aussi important ? Son inconscient souhaitait-il vraiment que cet oiseau soit raide mort ? L’espace de quelques secondes, il remit en question l’entièreté de son existence avant de paniquer un peu - mais d’intérioriser, comme toujours.
Ses doigts s’écartaient les uns des autres tandis que ses pieds prenaient davantage appui sur le sol, comme prêt à bondir vers la sortie au cas où l’animal se transformerait en véritable furie. Mais ce dernier ne bougea pas plus, ou très peu. Alors, c’est à pas de loup que Blaise s’approcha, avec une once d’hésitation qu’il ne parvenait pas à contenir.

Ses mouvements étaient délicats et il murmura :

- Tout doux, tout doux… Je ne vais pas te faire de mal.

La voix de Blaise respirait toujours la sincérité et c’est sans doute pour ça qu’il avait été assigné à un tel rôle au sein du camp - outre le fait qu’il savait se servir d’outils médicaux et faire des points de suture.
Bon, ce n’est pas aujourd’hui que j’aurais un joli corbeau à poser sur l’étagère… Songea-t-il.
Délicatement, il tira une petite lampe torche du tiroir et l’alluma en direction de l’oiseau, s’approchant peu à peu de ses iris. Dans le même temps, sa main encercla doucement son cou, mais le tenant avec suffisamment de fermeté pour l’empêcher de s’en aller.

- Franchement, tu es un sacré chanceux. Un peu plus et je t’aurais vidé pour t’empailler !

S’exclama Blaise avec une pointe de déception.

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Iudas
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Et il y a pire visiblement que d’être enfermé et le pire c’est d’être confronté aux humains. En règle général je m’en contrefous, je me débrouille pour qu’ils ne puissent pas m'atteindre. Corbeau ou pas, d’ailleurs. Suffit d’avoir l'œil suffisamment brillant d'menace et d’savoir sourire méchamment. Les gens s'approchent pas non plus des corbeaux, parce qu’ils sont suffisamment gros et menaçant. La réputation de charognard, d'oiseau d’malheur, etc… fin de l'histoire. Mais cette fois, croasser servira à rien, c'est une certitude.

Et dans ce monde complètement foireux, j’ai quand même réussi à m’trouver quelques certitudes réconfortantes. J’ai un avis assez tranché, par exemple, sur la royauté et les laqués qu’en compose la cour. Tous des cons et plus tu grimpes dans la hiérarchie, plus tu te rends compte que ce sont des connards ambitieux, c’qui les places un cran au-dessus dans la liste des pourritures de l'humanité. Ça rend pas la masse – dont j’fais parti, plus tolérable. Nan, dans ma p’tite tête y’en a pas un pour rattraper l’autre et y méritent d'tomber cinquante fois sur le sol que j’ai trop ciré, avec moi qui m'marre dans l'fond. C’est comme ça que les choses fonctionnent.

Même à l’extérieur j'porte pas une très grande estimé pour les autres. Faut dire qu'c'est plus facile d'dire que les couillons c’est partout. Sauf que j'ai pas l'déplaisir de les connaître, alors en gros, j’en ai rien à cirer, nan.

Et dans ce monde qui tourne bien – le mien, t’as décidé d'en revêtir l'apparence la plus absurde. Quand tu t'approches j’en crois pas mes yeux. Et pourtant sous cette apparence je vois bien, trop bien, avec une précision déconcertante. C’est ce qui me sort du coton. J’en croasse, agressif, mais tu t'approches. Des fois j'rêve d'te briser le cou, d'picorer à mort la tronche pour que t’arrête de hanter mes putains de souvenir. Mon putain d'souvenir en chair et en os. J'essaie d'étirer mes ailes, histoires d'te lacérer proprement, mais tu sors un machin qui fait de la lumière pour m'aveugler. Je tourne la tête – les oiseaux n’ont pas de réelles paupières, concentré pour l’éviter, pendant que ta foutue main se retrouve sur mon cou palpitant.

Et je m’en fous que je sois chanceux et je penche la tête, déstabilisé quand tu racontes que j’aurais pu finir empaillé. Est-ce que c’est vraiment censé m’détendre? Je croasse encore menaçant, tordant le cou pour essayer d'picorer ta main. Tu vas voir qui sait qui va empailler l'autre ! Je me tortille, si j’avais ma forme humaine tu passeras un putain d'sale quart d'heure mon pote. Mais je me fatigue vite, à lutter contre la lumière, le bec réussissant à attendre trop superficiellement ta peau. Ce que j’aimerai avoir ma baguette, là tout de suite. Je m'immobilise, guettant le moment opportun. Attends un peu que j'retrouve ma baguette, face de rat. Oh naaan t’en reviendras pas.

Anonymous
Invité
- Aïe ! Mais arrête enfin !

S’exclama-t-il en lâchant le corbeau aussitôt que ce dernier essayait de lui pincer la peau avec son bec. Puis il s’arrêtait, inerte à nouveau. Sans doute à l’affut de la première occasion pour s’envoler - si ses ailes étaient encore intactes.

Blaise était autant infirmier que vétérinaire - c’est-à-dire qu’il ne savait pas y faire - alors la situation le mettait dans un tel embarras qu’il en restait scotché. La mort était son domaine malheureusement et il n’était pas certain de pouvoir guérir un animal qui se débat ainsi. Il souffla un instant et se pinça l’arrête du nez. Il n’avait pas vraiment d’autre choix que de laisser couler.

- Me regarde pas comme ça… De toute façon je ne sais pas m’y faire, avec les soins. Tant pis.

D’un pas las et nonchalant, il s’approcha de la fenêtre et ouvrit celle-ci en grand. Elle fit un grincement désagréable qui le crispa d’un coup. Ce qu’il détestait ce genre de bruit parasite.

- Vas-y, file. Tu dois être plein de microbes en plus…

Pour presser l’animal, Blaise retourna vers ce dernier en faisant des mouvements de main, espérant l’effrayer ou tout du moins le faire réagir pour qu’il s’extirpe des lieux rapidement.


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Iudas
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Tu savais pas qu’on luttait déjà, mais ta défection est une première victoire. Parce que je ressens le besoin stupide d'gagner par tous les moyens. Tu vas ouvrir la fenêtre, je me remets sur mes serres, solidement ancré. Je bats des ailes, prudent, au moins j'crois qu’elles sont pas cassées. C'est le pire qu'aurait pu arriver. Peut-être que t’aurais profité de cette faiblesse là pour m'empailler. Je croasse, contrarié.

Tu me pousses dehors, je me laisse tomber sur l’herbe en battant légèrement des ailes pour amortir la chute. Je me retourne pour te regarder, une dernière fois. Les mêmes traits. Quoi que c’est différent, peut-être que c’est le temps. Peut-être que c’est le jour qui te déforme. T’as l’air aussi foutrement pathétique par contre, ça c’est vrai. Je croasse un énième avertissement dans ta direction puis j'étends mes ailes pour m'envoler. Maladroitement, encore groggy, une douleur sourde sur le crâne. J’aurais pu en mourir. Et même si la forme de corbeau est plaisante, elle est dangereusement chétive. Vulnérable. Et bordel que je déteste ça.

°°°

POF

J'me cogne contre la vitre que je pensais ouverte.

J’en lâche la baguette sur le sol – je le tenais plus tôt dans le bec, faisant foirer mon entrée. Celle que j’ai mis bien vingt minutes à concocter. Mon plan était foutrement bien ficelé, pourtant. Je voulais m’introduire chez toi depuis la fenêtre. Croasser encore et reprendre ma forme humaine. Ça aurait été putain d’impressionnant, crise cardiaque garantie. Carrément parfait.

Mais t'es p't'être plus malin que ce que je croyais. T'as du m'voir venir et tu t'es méfié. Ce doit être ça putain. Mais c'est pas grave. Nan. J'secoue la tête, étendu sur le sol, récupère ma  baguette. C'est pas grave parce que tu vas voir c'que tu vas voir. Je me retransforme, l’esprit concentré malgré la vague nauséeuse qui me dévore l'intérieur du bide.

Je retrouve mon corps d’origine, avec un malin plaisir, cette fois. J'me redresse, lentement, rouvrant les paupières je te cherche du regard. J’ai p't'être l’air un peu fou, ou alors c’est juste parce que ma tête me lance et que j’ai toujours envie de gerber. Je pousse les battants de la fenêtre avec dédain, la baguette toujours entre les dents pour m’inviter à l’intérieur.

Je m'avance, récupérant mon arme – parce que c’est l’usage que je compte en faire, pour pouvoir te menacer, les yeux brillants de menace et la bouche torve :

Alors c’est qui qu'tu voulais empailler face de rat ???



Anonymous
Invité
Le calme après la tempête.
Blaise se laissa tomber sur sa chaise et poussa un long soupir. À ses pieds, quelques plumes brunes jonchaient, souvenir de cette courte péripétie dont il aura probablement oublier l’existence d’ici quelques jours à peine. Il se frotta le visage pour la énième fois et reprit son travail avec le fameux papillon, cette cloche et ce socle.

**


Puis rebelote. L’infirmier fit un bond gigantesque sur sa chaise.

- Encore ?! S’esclaffa-t-il, le coeur battant à tout rompre.

Blaise s’empressa de retourner à sa fenêtre, le pas visiblement décidé et agacé. Si encore un oiseau de malheur était venu s’écraser contre sa vitre, il jurait de le vider, mort ou vif ! Il détestait être dérangé pendant un travail aussi méticuleux que la mise en scène sous cloche d’une jolie faune. Toutes ces couleurs ne pouvaient attendre et il voulait terminer son oeuvre avant la nuit tombée.
En ouvrant les vitres à nouveau, il ne vit rien. Alors, il détourna les talons, méfiant. Un quart de seconde après, et c’est une entrée fracassante qui le fit se retourner vivement. Face à lui, un homme pas plus grand, le crâne rasé, la baguette en main, l’air peu commode.

Dans la panique, Blaise se retrouva coincé contre le mur de la pièce, les mains fermement posées contre ce dernier sans trop savoir quoi en fait - cela lui apprendra à ne jamais avoir sa baguette sur lui. Il s’imaginait déjà les pires scénarios : se faire torturer, tuer, menacer.

- A-Attendez ! Beugla-t-il en rentrant sa tête dans ses épaules. Je ne sais même pas de quoi vous parlez ! Qui diable irait empailler un être humain ? S’il vous plaît, posez votre baguette, vous vous méprenez forcément…

Blaise n’était rien de plus qu’un lâche. Il ignorait si cela faisait parti de sa nature ou si son entrée à l’enclave l’avait façonné de cette manière.
Il essayait toujours de se sortir de situations délicates par la pitié car loin de là l’idée d’utiliser la violence - il n’était ni costaud, ni courageux, alors à quoi bon tenter le pire ?

Toujours est-il qu’aujourd’hui ne serait visiblement pas bien différent. Il allait essayer de parler, peut-être de se faufiler, de s’échapper même de chez lui. Mais coûte que coûte, il s’en sortira sain et sauf. Il en était convaincu. Car au moins, s’il possédait bien quelque chose, c’était une sacrée chance de cocu.


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Iudas
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Tu comprends pas. J'me gratte l’arrière du crâne et j’y trouve une bosse, je grimace en l'effleurant. Pas étonnant que j’me sente nauséeux. Je m'avance, parce que tu t’es planqué dans l'fond. Et quelque part y'a cette supériorité qui me titille le sourire, une fierté aussi qui arrache à mes mots un peu d'cruauté quand j’dis :

- T'fais moins le fier, hein ? C'qui l'chanceux maintenant ?

J'me rapproche, trop encore, je glisse la pointe de ma baguette contre ta mâchoire. J’ai les sourcils froncés, mi-furieux, mi-satisfait. Parce que tu l'sais pas mais ton sourire me nargue. Dans mon souvenir. Même si c’est pour de faux et que ce visage sourit pas. J'en retrace les contours de ma baguette, concentré. Je murmure :

– T’fais plus si peur. Tu pourras pas m'tenir le cou cette fois. Et c’est l’impuissance que tu m’as fait ressentir qui dicte ma hargne, plus encore que tout le reste. J’ai détesté ça, comme on déteste avoir soif en plein désert. Avoir faim en pleine famine. Y'a pas d’erreur mon pote. T’souviens du corbeau que t’as voulu évider ? Je montre les plumes sur la table de la main libre, sans jamais t'lâcher une seule fois ton regard.

Y'a un peu d’malaise maintenant qu’on respire et qu’on est trop proche. Que t’as les yeux d 'terreur sourde et l'expression d’un type qui comprend qu'dalle à la situation. Je me frotte la tête. Y'a un truc derrière toute la satisfaction. Quelque chose qui m'remue l’intérieur du bide. Qui m'fait m'sentir mal. Je crois que j'préfèrerai que tu saches te défendre. Que t’essaies un peu. Parce qu’on dirait que je suis l'bourreau et toi la victime.
T’es pas comme ça. C’est une certitude qui me cogne les tempes. Qui me fais hésiter entre un rictusempra et un endoloris. T’es pas comme ça. Encore cette certitude, mais moi je sais pas qui je suis. Rien de rien. Même pas dans tes yeux parce que tu sembles même pas me reconnaître moi. Je grimace, effectue un pas en arrière, blanc comme un linge :

- Endo- Mais j’ai pas le temps de finir – heureusement oui heureusement, que mon corps est parcouru de spasme et que le contenu de mon ventre se déverse sur le sol, un peu sur tes chaussures. Sur les miennes. Je me recule encore un peu quand je sens une nouvelle vague me secouer l’estomac. J’ai les genoux qui tremblent et la vision trouble. Merde merde merde merde.  C’est ça que ça fait quand on se cogne la tête ?? Je retombe sur le sol, ma paume essuyant ma bouche. Je respire lentement.

- J'vais. Nettoyer ça quand… quand t’arrêteras d'tourner. Quoi que c’est peut-être le monde. Je tends la baguette sur la flaque pour essayer de prononcer un recurvite, mais une nouvelle vague nauséeuse m’en empêche. T’as voulu le faire souffrir. Je fixe mes chaussures. C’est peut-être pas la faute à une commotion. C’est p't'être cette idée-là qui m'donne la gerbe. J’vais nettoyer ça c'juré.



Anonymous
Invité
Blaise n’avait jamais autant regretté qu’à cet instant de manquer de courage. Ne serait-ce que pour lui attraper les bras, le repousser ou le maitriser.
La peur le pétrifiait et lui rongeait les os à la manière d’un parasite. Alors il attendait - un miracle, peut-être. Il ne savait pas ce qu’il attendait, en fait. Mais il le faisait, parce que c’est bien la seule chose dont il était capable. Cette même idée le dégoûtait de lui-même. En revanche, ce qu’il trouvait le plus injuste, c’était d’être menacé sans en comprendre la nature ni les raisons.
La baguette contre le trait de sa mâchoire le fit déglutir tandis que le garçon en venait aux faits, créant un lien entre le corbeau mort-vivant de tout à l’heure et la situation présente. Un animagus, mais bien sûr ! S’il n’avait pas été autant perturbé par la situation, Blaise aurait sans nulle doute lever les yeux au ciel en maudissant son manque de tact.
Le voilà à avoir voulu empailler un animagus ! Ben voyons !
Et quelles étaient ses chances pour que l’animagus en question soit une véritable peste au sang chaud ?

Les lèvres de son interlocuteur s’étaient mises à se mouvoir pour prononcer une formule - ça, Blaise en était certain. Et tout ce qu’il savait faire, là, de suite, c’était regarder sa bouche s’animer sans agir - encore. Il se tuait, mais ne fermait pas les yeux pour autant.
La seconde suivant, on avait repeint ses chaussures.

S’il avait pu reculer davantage, il aurait fait. Mais le mur l’en empêchait et le voilà à devoir regarder son assaillant vider son estomac sur ses pompes. Une vague de dégoût lui prenait les tripes mais il était suffisamment à voir des choses écoeurantes dans son métier qu’il finissait par passer outre rapidement.

Blaise était perdu - quel genre de personnage menaçant s’arrête en plein milieu de ses dires pour, premièrement, vomir, deuxièmement, assurer qu’il allait nettoyer derrière lui ? Ce gars là n’était définitivement pas un lion…
Alors qui est-ce ?

Il profita de cet instant de répit pour réagir sous le joug de l’adrénaline. Saisissant sa baguette à proximité du plan de travail, il le désarma aussitôt.

- Experilliarmus !

Sans perdre de temps - car à défaut d’être lâche, Blaise n’était pas un idiot - il ramassa ce qui aurait vite pu devenir un objet de torture en le glissant à l’arrière de son pantalon.

- Cette situation est un malentendu, je ne savais pas que vous étiez un animagus. Affirma-t-il.

L’infirmier saisit un morceau de tissu dans lequel il vint disposer de l’eau au creux.

- Glacius. Avant que celle-ci ne s’écoule entre les mailles de la matière.

Dans sa bienveillance naturelle, Blaise partait s’accroupir aux pieds de l’animagus pour déposer la glace contre sa bosse.

- Tenez ça contre votre tête.

Quelque part, la satisfaction de s’en être encore sorti lui fit bondir le coeur. Un jour on aura ma peau, et ça fera très très mal se disait-il alors.

- Maintenant arrêtez de gigoter. Je dois vous examiner, allez vous asseoir sur la chaise là-bas.


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Iudas
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Je tends une énième fois la baguette pour nettoyer le sol quand un expelliarmus vient la faire sauter des mains. Je relève la tête, lentement, trop lentement. Et dans mes yeux c'pas très jojo. La surprise laisse rapidement place à un truc qui s’apparente à d'la colère, acide, du mépris à peine contenu dans des soubresauts de ma lèvre supérieure. Je grimace, pour bien t'faire comprendre comme ça me plaît je te fais un doigt d’honneur et je crache par terre. Y fallait au moins ça.

Mes yeux rétrécissent, fixés qu'ils sont sur le moindre des tes gestes. Ou de vos gestes. En fait. Ma tête me lance hyper fort ça m'fait voir trouble. Mais j’suis vigilant. Ça ouais. Tu t'rapproches pour récupérer ma baguette sur le sol et tu la mets à l’arrière de ton froc. Je frotte mon visage, soudainement désespéré, les yeux écarquillés d'vant tant d'conneries. Mec, si tu crois que j’vais m'gêner juste parce que c’est à l’arrière, tu t'gourres tellement. Jamais vu quelqu’un d'si con. Tu d'vrais la planquer dans un endroit plus inaccessible. Ou pire. La casser. Qu’est-ce qui vous apprennent chez les liontaris, franchement. P't'être qu’on m'a menti et qu'c'est un camp d'vacances à peine spartiate. Et ça me trou l'cul d’être à la merci d’un mec aussi con. Vraiment.

- Vas raconter tes conneries à quelqu’un d’autre p'tain. Dans tous les cas il était vivant l'corbeau que t’as voulu empailler. T’as même pas pensé à vérifier, tu t’en foutais. J'accuse, en grommelant, occupé à compter mes doigts quand j’y vois encore trouble. C'pas vingt qu’on d’vrait avoir. J'essaie de me concentrer pendant que tu fais mumuse avec ta baguette. Et j'fais des commentaires du genre : Ouais j’ai compris qu'tu savais faire d'la magie t’es content ?? entre quelques ricanements – faut bien garder la face, bien désagréables. P'tites pensée aux aiglons qu’ont dû l’entendre assez souvent.

Quand je redresse la tête t’es là, accroupi. T'me d'mandes de rester tranquille en posant ton truc de glace sur ma tête. Je râle parce que c’est froid, qu’tu fais l'gentil maintenant parce que t’as d'vant toi un sorcier. Et franchement qui voudrait d'mon crâne rasé sur une cheminée ? Je gigote quand tu m'd'mandes de pas le faire. Contrariant parce que c’est ma nature.

- Au moindre geste suspect j'me débrouille pour te dévisser la tête, avec les dents. Et pour joindre le geste à la parole, je fais claquer mes dents d'vant ton nez. Et arrête d'me vouvoyer. Ça fait chier. T'as essayé d'm'ouvrir l'bide, les formalités c't'un peu tard tu crois pas ? J'me marre, un peu trop parce que ça m'redonne envie de gerber. Bouge, s'tu veux que j’me lève. Je dis, lentement, je balance le sac de glace sur ton torse et j'me redresse. Facile, même pas besoin d- J'manque d'me ramasser. D’accord. Très bien. J’maîtrise. J'vais m'affaler sur la chaise, même si j’aurais très bien pu rester affalé sur le sol. Qu'est-ce que ça change ? Au moins j’pas le nez sous la gerbe. Je fixe mes pompes, les tiennes. Du grand art. Franchement. Et ricaner ça m'permet d'plus repenser aux raisons et j'abdique rien de rien. C'juste une trêve.


Anonymous
Invité
Blaise n’écoutait plus ses menaces que d’une oreille. Son adversaire ne semblait plus si farouche dans une telle position - et après avoir lourdement insisté pour nettoyer après lui. Une part de lui ne pouvait pas nier qu’il souhaitait que cet oiseau de malheur soit décédé - sans doute la plus morbide de toute - mais il ne pouvait que montrer son désaccord en faisant la moue. Il n’était pas méchant pour un sou, le taxidermiste. Il aimait juste un peu trop son ancien travail pour s’attarder sur des diagnostics digne d’un infirmier. Bien que faire un constat sur le décès de quelqu’un n’était pas la chose la plus délicate qu’on pouvait lui demander de faire. En tout cas, pour lui, ce corbeau semblait raide mort et il n’y avait pas de doute là-dessus. Désormais, il prendra plus de précautions. Comme laisser le cadavre de la bête pourrir au bas de sa fenêtre, histoire de s’assurer qu’il est bien et bien mort avec un tas d’asticots qui lui sortiront de tous les trous.

Le jeune homme avait fini par coopérer - pas réellement de son plein gré - et s’était assis sur la chaise en râlant, chose qui semblait être une habitude chez lui. Mais Blaise avec l’habitude de ce genre de personnage, surtout chez les lions. Il y en avait toujours une petite poignée pour pester même lorsqu’on leur tendait la main. Une chance qu’il avait toujours été d’un naturel patient et docile pour encaisser de tel refus parfois, puisqu’il ne faisait que son travail.

- Tu m’en diras tant… Marmonnait-il dans sa barbe, espérant sincèrement qu’il ne l’avait pas entendu. 

Blaise s’en alla dans la cuisine pour préparer un thé à la menthe, non pas par pure commodité mais tout simplement pour continuer le traitement de son patient d’infortune. Il n’avait aucun médicaments très efficaces ici. Du moins, aucun dont il voudrait se servir pour venir en aide à un type pareil.
Il revint vers l’animagus et lui tendit la tasse.

- Bois, maintenant.

Il l’avait dit d’un ton ferme. Malgré son aspect froussard, Blaise essayait toujours de mettre en avant l’adulte responsable et assumé qui sommeille en lui depuis bien trop d’année. D’ailleurs, il n’arrivait pas à deviner l’âge de son ex-assaillant. Avec ce look, il lui aurait donné la vingtaine, pas plus. On aurait dit un voyou, comme ça, avec un tel langage.

- Tu resteras ici ce soir. Déjà parce que tu n’es pas en état de voler ni de marcher, et en plus nous sommes en plein après-midi, tu ne voudrais pas que mes collègues te remarquent.

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Je croise les bras sur ma chaise, quand tu t'en vas. Je penche la tête sur le côté et je t'observe, les yeux plissés. J'ai encore mal au crâne et c'est ce que j'me dit en fronçant les sourcils d’intimidation, mais je sais plus trop qui j'essaie d'impressionner. Si c'est toi ou le souvenir dans mon crâne, mon putain d'crâne. Je porte mes mains contre mon front. Fait chier.

Je m'accoude sur mes cuisses, j'me sens encore nauséeux, mais c’est pas le pire. Je fronce le nez et je sens un peu d'menthe. Ça me fait relever la tête, pour te revoir arriver une tasse à la main. Je me gratte la joue, toujours méfiant, mais moins agressif.

Je garde mes mains sur mes genoux et j’attends comme un con littéralement. Faut dire que c’est pas tous les jours qu'on m'apporte une tasse de thé. Je la récupère avec précaution comme si y’avait du poison dedans. Ou que ça pouvait me brûler. Et c'est peut-être le cas. Je sais pas. Je sais plus. Je suis peut-être devenu parano. Ouais parfois j'me demande.

Ensuite, tu m’ordonnes de boire – et c’est pas hyper intelligent parce que moi j’aime pas faire c'qu'on m’dit d’faire. Je rapproche mon nez du thé pour renifler, l’air vaguement surpris. Vaguement contrarié aussi, la gentillesse j’sais pas la retourner. La pitié encore moins. Mais j’ai décidé d'me dire que t’avais pas le choix. Qu'tu t’es senti obligé. De toute façon c’est débile d’offrir du thé à une personne qu’a essayé d'te tuer. Sauf que ça compte pas parce que toi aussi t’as essayé d'le faire alors j’suppose que ça remet les compteurs à moins un.

Pis tu sors un truc comme quoi j’dois rester ici dormir. Je renifle, encore et si mes yeux pouvaient lancer des éclairs ils le feraient pour t'foudroyer direct. J’suis parfaitement en état d'le faire. J'me défends, l’air agressif, même si j’sais au fond qu'c'est pas vrai. Que je finirai encore par m'ramasser la tronche sur un arbre. Ou deux. Même en marchant vu que j'vois toujours pas clair. J’avale d’une traite le thé – enfin j’essaie mais c’est trop chaud alors j'fais qu'me cramer la langue.

- Et puis toute façon, pourquoi tu m'ferais pieuter chez toi. J’ai voulu t’balancer un sortilège et c’est même évident que j’vais retenter. Sans parler du fais que j'ai gerbé sur nos pompes. Je lance un r'gard plein de dédain à tes chaussures. Toi t’as essayé d'me vider et d'm'accrocher sur ton mur. P't'être que tu vas réessayer. Ça semble sans issue et j'savais même pas qu’on avait enfoncé une porte toi et moi. Je reprends un peu d'thé qu’est même pas mauvais et ça fait chier parce que j’aurais pu avancer cet argument et m'tirer.

Je prends l'temps d'réfléchir à la situation. Parce que dans l'fond je suis pas assez con pour imaginer que je peux t'faire avaler que moi je suis un lion. Tu serais capable d’aller d'mander et tu grillerais ma couverture. Admettons que j'reste. Faudrait que ce soit parce que t’as pas l'choix. Hors on sait que tu l’as c'choix. T’as deux baguettes. T’as l’air d'savoir que je suis pas venu en paix dans l'coin. Tu pourrais - devrais, m'dénoncer et t'débarasser d'moi. Ou m’tuer. Direct. Bref. Tu m'tiens par les couilles. Et franchement ça m’fait grave chier d'l'admettre. Mais c’est surtout l’intention qui m'surprend ou me fait grincer des dents. C’est à se demander pourquoi t’es encore vivant.

J'te dévisage franchement, cette fois. Parce que c'visage là... C'est l'même. Mais moins âgé, ou peut-être plus je sais pas trop. T'avais déjà une barbe à l'époque et ça aide pas.

En réalité j’ai envie d'savoir si toi tu t’en rappelle. Ou si c’est juste une erreur et qu'moi j'existais déjà pas vraiment. Pour personne. Et j'sais même que ça m'fout en rogne l’expression d'douceur dont j'me souviens. Si tu savais. J'ai jamais rien connu d'tel ici. Rien de rien. Même pas sur ta trogne. C’est comme si quelque part moi j’savais que c’était un mensonge.

Alors j'me rebiffe, contrarié et la tête toujours sur l'point d'exploser. Et puis au lieu de demander j'me referme et j'regarde ailleurs parce que j'me rappelle d’une chose importante. J'suis pas d'ceux qu’on cherche et qui manquent, mais d'ceux qui cherchent et qui crèvent d’un manque. Alors qui que tu sois, j'te déteste déjà.




Anonymous
Invité
Il n’y avait que très peu de sens à vouloir garder un invité comme celui-ci sous son toi. Mais si Blaise n’était pas spécialement à l’aise en société, c’était bien parce qu’il avait pris l’habitude d’observer la nature humaine. Bien que complexe, il y avait toujours des liens de similitude à tisser entre les uns et les autres et l’une des choses dont il était certain, là, de suite, c’était que l’animagus n’était pas aussi impitoyable qu’il voulait le faire croire. Mais cela ne l’empêchait pas de rester un minimum sur ses gardes - il n’était pas prêt de tomber dans une telle naïveté !

Désormais, le jeune homme souligne l’aspect délicat de la situation. Blaise n’avait jamais été un fidèle serviteur des lions et tout ce qu’il a dû faire pour son clan, ce fut en trainant des pieds et en soufflant continuellement. Aujourd’hui, il avait la possibilité d’agir presque héroïquement - voire raisonnablement. Pourtant cette idée ne lui avait qu’à peine effleuré l’esprit.
Il passa sa main dans sa barbe et se frotta le menton en levant les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il pourrait bien y gagner, dans le fond ? Et qu’est-ce qu’il y perdrait ? Tout un cheminement l’amena à conclure qu’il se fichait bien des conséquences de ses actes du moment qu’il ne serait pas directement touché par quelconques péripéties périlleuses.

- En toute honnêteté, je n’ai jamais souhaité rejoindre ce clan. J’y suis arrivé par défaut et j’y suis resté de la même manière. Je n’arrive pas vraiment à me sentir concerné par l’avenir des lions. Alors, vraiment, je ne verrais pas l’intérêt de te vendre à mes supérieurs. Je suis juste infirmier, après tout. Soupira-t-il avec une pointe de dédain. Et puis si tu veux mon avis, dans une situation comme celle-ci, tu ne devrais pas essayer de donner des conseils à quelqu’un qui a ta baguette. Surtout lorsque ce quelqu’un n’avait même pas pensé à faire usage de cette position confortable.

Blaise fit un léger sourire en haussant les épaules. Sur ces quelques mots, il alla jusqu’à proximité de la porte d’entrée et déposa la main sur la poignée.

- Mais si tu souhaites partir ma porte est grande ouverte. Rien ne m’oblige à te faire rester en effet. Et ton sort m’importe assez peu, j’ai juste proposé mon aide naturellement… En plus je suis en congé normalement.

Après des années de service, et peu importe la gentillesse débordante dont il est capable de faire preuve, Blaise n’était définitivement pas à l’aise avec les Autres. Il savait trouver les mots justes dans les bons moments avec les bonnes personnes et sans doute s’agissait-il des vestiges de son ancienne vie. Mais depuis l’enclave, il se sentait différent. Plus mou, plus détaché, moins avenant qu’autre fois bien qu’aussitôt chassé, le naturel revenait au galop.

Aujourd’hui, il n’avait pas envie de perdre de temps à essayer de sauver une vie. Il était las.

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Non. Ma bouche relâche après quelques secondes de réflexion. Je pose théâtralement l’index sur la tempe. Si tu m’jettes dehors alors j'reste. Je m'affale un peu plus sur la chaise et j'expire un long soupir. S’il a des accents las il est aussi soulagé. Je ferme mes paupières et j'repense. J'repense aux sens des mots que t’as pas eu peur d'me dire.

 En toute honnêteté, je n’ai jamais souhaité rejoindre ce clan


C’est comme si j'rencontrai quelqu’un de censé. Et c’est la première fois qu'ça arrive dans l’fond. Comme si c’était normal d'vénérer les mecs qu’ont décidé quels pieds tu devrais embrasser et à quel point tu vas en chier ici. Et y sont rares les gens capables d'exprimer un truc aussi évident. Bien sûr qu’personne a la liberté d'choisir. J'rouvre les yeux et je te jauge, t'es toujours l'même. Toujours la tête d’un enfoiré, c’est instinctif. Sauf qu'maintenant y’a une espèce de compréhension mutuelle qui m'gêne.

Pourquoi t'pars juste pas. Toi aussi. Suffirait d'sortir d'ta maison et d'marcher. Et comment y prouveraient que t’as déserté? Suffit d'partir. D'te mettre au vert quelque part. T’es obligé de rien. Tu leur dois rien. C’est si simple. Si complexe en même temps. Moi j'pourrai pas partir parce qui faut que je cause des dégâts monstres. Que j'fasse payer des heures et des malheurs, des jours à crever comme un clebs à ronger des os et d'ma haine. Tu pourrais. T’as rien qui t'retiens ici. Enfin c’est l’impression qu'tu donnes. Et c’est franchement bizarre à dire. À observer. C’est comme si j’avais la certitude que tu d'vrais être différent. Pas blasé de tout. Indiffèrent de tout. T’as l'air d’avoir abandonné. Et c’est vrai. Tellement vrai que ça m'frappe comme un coup dans le ventre et des lacérations dans l'bas d'mon dos. Toi t’es d'ceux qui abandonnent et qui se doutent pas que y’en a qui t'cherchent.


Anonymous
Invité
Partir, cela semblait si simple. Prendre son sac sur ses épaules et claquer la porte sans hésitation. Blaise écoutait sans dire mot. L’espace de quelques instants, il remettait en question désirs et volontés. C’est vrai qu’au fin fond de lui-même, il avait abandonné. Il avait abandonné car il n’avait plus d’attache, ni au passé, ni au présent, et encore moins au futur. Il était las de tout déjà, en à peine cinq ans. Il n’espérait pas avoir un job meilleur, un salaire plus copieux, une petite-amie ou des amis avec qui partir en voyage mais quelque chose lui dit qu’en dehors de l’enclave, il y avait peut-être tout ça qui l’attendait à bras ouverts. Alors c’est patiemment qu’il fait le choix de rester, à toujours se répéter on verra bien demain, qui sait.

- Non c’est vrai, soupira-t-il, je n’ai même pas d’amis ici. Ni réelles passions. Ni quoi que ce soit. Il leva les yeux vers l’animagus. Mais en quoi ce serait différent ailleurs ?



Blaise afficha un sourire à la limite de la mélancolie.
Il n’idéalisait pas les autres contrées de l’Enclave. Il se savait timide, distant, pas très sociable, un peu maladroit en société et cela peu importe où il décidait de poser son pied à terre. Alors chez les lions, chez les aigles ou chez les blaireaux, il n’en avait que faire. Il était persuadé que le résultat serait le même, qu’il vivrait cette vie pathétique de façon mimétique.

- C’est confortable, la routine. Même si c’est triste. Il fixa la fenêtre un instant, rêveur. Les lions donnent l’impression qu’ils trouveront une sortie plus vite que les autres. C’est très probablement faux, mais j’aime me complaire dans cette idée. Autrement, que me resterait-il ?



L’infirmier se mettait à rire un peu. 
Il se souvint alors des derniers mots de son interlocuteur - cela lui fit comme un écho, tout à coup. Il fronça les sourcils et le regarda droit dans les mirettes.

- « Me cherchent ? » De quoi tu parles ?

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Iudas
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Je penche la tête, pour te dévisager franchement. C'est pas comme si ce que tu disais était pas censé. Pas comme si t'avais pas tord dans l'fond. Moi j'pense aussi que chaque faction est un traquenard. Une putain d'impasse. Y'a pas vraiment d'terre d'asile. Pas vraiment d'mieux. Et c’est vrai. Y faudrait sortir pour savoir. Y faudrait qu’on puisse r’trouver des souvenirs. Seulement toi et moi on est pas pareil. Toi tu dois avoir d'quoi être attaché. P't'être le souvenir d’une p’tite femme. Un bel endroit à vivre. Des certitudes qu'y'a des gens qui tiennent à toi, parce que dans mon souvenir toi tu donnes c't'impression. Y faut connaître la douceur pour savoir l'exprimer dans un r’gard.

Je plisse les yeux, les sourcils froncés d'une colère sourde. Ça m'fait trembler les phalanges. Les poings. J’ai du poser la tasse quand j’ai senti la faïence geindre. Moi j’ai pas tout ça. Et j'trouve ça tellement injuste. J’voudrais avoir des certitudes. Des nouvelles rassurantes sur le dehors. Mais y'a rien. Rien de rien d'rassurant dans les indices qu'je réunis. Rien d'franchement réjouissant. Qui que j'sois je dois être malheureux comme la montagne et solitaire comme le fleuve. Faible au point d'dissimuler des marques de violence et d'manque d’amour flagrant.

Ici ou dehors moi j'suis rien.

Et c'est le constat que j'ai fais y’a déjà longtemps. C'qui m'empêche pas d'vouloir sortir. Oh ouais putain c'que j'veux sortir. Pour l’y trouver l'putain d'bonheur. Arpenter l'monde et l'réapprendre. Même si j'me souviens pas d'tout. J'préfère à la limite. J’ai pas envie d'me rappeler d'l'impuissance. Celle qui palpite encore dans mes veines et qui fait sursauter ma fierté quand je crois que j’le deviens. Moi j’veux sortir et déjouer des statistiques à la con. J'serai putain d'heureux un jour. Putain d'heureux. Y faut avoir l’ambition d'le forger l'bonheur. C’est clair sont tous aussi pourris les uns que les autres. Mais sur un lopin d'terre tu pourrais p't'être construire quelque chose d’autre. Un vrai r'fuge et pas des espèces d'factions à la noix qui veulent juste gagner des mecs à exploiter pour des idéaux qu’on respecte même pas.

Moi j'me relève et j’avance vers la porte. Toujours un peu hagard et sonné. Mais j’ai b'soin de donner d'la dimension à ce que j'ai envie d'dire. Je m'accroupis devant l'seuil et j't'offre le monde d’un geste ample. Ça f'rait quoi si t’avais pas peur ? Si tu t'disais que c’était plus vaste que ta p'tite cabane. J’connais pleins d’endroits où c'beau d'rester pour voir l'soleil s’éteindre ou r'naître. Pleins d’endroits qui foutent la trouille d'fixer trop longtemps. Des endroits qui t'donnent l’impression d’être en vie. Mais toi qu’es infirmier, t'semble avoir juste décidé d’attendre la mort. Un truc comme ça. J'me gratte l’arrière du crâne – ou du moins j’essaie parce que j'retrouve ma bosse et ça m’fait râler. Tu t’es jamais d’mandé comment ce s'rait de rencontrer quelqu’un qui s'souvient d'toi ou d'ta vie ? Je te fixe, d'puis l'sol, parce que moi j'me suis demandé. Et d'réaliser qu’tu t'souviens pas ç'fait chier. Tu dois avoir un p'tit souvenir d’ultra important dans ta tête. Et c'pour ça qu'je t’aime pas. Parce que quelque part dans l’univers y’a quelqu’un qu’a décidé qu'tu serais l'seul qui mérite d'être souvenu. Ça m’donne l’impression que tout l'reste était insipide ou terrible et j'déteste ça. Et toi tu t’en souviens pas. Tu t’en souviendras jamais. C’comme si j’étais une pièce d'puzzle et toi une autre et qu'de loin on aurait pu compléter quelque chose. Mais en réalité c’était une erreur. On a jamais fait partis d'la même fresque. J'détourne la tête. File-moi ma baguette.




Anonymous
Invité
Blaise sentait un sentiment d’espoir germer au fond de son coeur pendant un très court instant. Son imagination l’emportait : reconstruire quelque chose de grand et de beau, dans un petit pied à terre à l’abri des regards et des agitations quotidiennes. Mais étrangement, il ne visualisait ce petit cocon qu’en parfait solitaire. Très vite, l’image de la vie en société venait brouiller cette rêverie et tout s’estompa aussitôt. L’infirmier ne s’attendait pas à recevoir de tels discours de la part de son ancien assaillant - des discours qui avaient le mérite de faire fantasmer alors qu’il se l’interdisait toujours. Il était pessimiste, terre à terre, et parallèlement, toujours un peu dans la lune. Blaise s’octroyait le droit de penser mais aussi de se gifler mentalement dès que ses songes cherchaient à devenir un but, une réalité à atteindre.

- C’est facile de voir tout cela quand on a des ailes.



S’il avait été animagus lui aussi, il aurait cherché à aller toujours plus loin dans les terres de l’enclave, à la recherche du plus beau sommet où le ciel dresse son voile de mille couleurs à la tombée du jour. Sans doute qu’il ne l’aurait jamais partagé et aurait gardé jalousement cette vue imprenable car s’il le pouvait, il aurait emmené le crépuscule et l’aube dans des bocaux et les aurait mis au centre de son cabinet.

Blaise n’était, en revanche, pas certain de comprendre où le garçon voulait en venir - il ne l’aimait pas et parler du seul souvenir qu’il pouvait leur rester. Il fronça les sourcils et se gratta l’arrière du crâne à son tour.

- La seule chose dont je me souviens est un peu abstraite… Je suis dans un désert, nous courons. Et puis… Des coups de feu. Puis, le néant.



Il avait beau essayer de mettre un sens derrière toutes ces images, il n’y trouvait rien d’autre qu’un sentiment de désolation. Il se souvenait parfaitement de ce court instant, qu’il faisait si chaud et si sec.  Que les muscles de ses jambes le tiraient à en crever et puis qu’il avait peur, que l’adrénaline montait en puissance à chacun de ses pas.

- Je ne comprends pas où tu veux en venir, tu me parles de souvenirs et que tu me détestes pour des raisons qui semblent antérieures à l’instant présent… Blaise secoua la tête et lui tendit la baguette sans crainte - ou par négligence. Il avait la tête ailleurs, à vrai dire, une question vint lui tourmenter l’esprit très vite : Est-ce que… On se serait déjà rencontré ?

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Facile. L’écho de ce mot s'incruste sous la peau comme un venin puissant. Existait-il réellement quoi que ce soit d'facile dans ce monde ? Non. Rien ne l’est jamais. Mais toi tu dois t'dire que t'feras jamais parti du ciel alors que t’en est une composante. Alors j'me dis que ça serait sympa d'venir par ici, un jour, un sortilège d'illusion pour brouiller les pistes. D'venir avec un balai et d'te montrer que c’est facile pour toi aussi s'tu l'voulais. Même que la liberté elle est dans les pieds d'ceux qui se pensent prisonniers parfois. Mais quelque part, moi j'fais que courir après elle et toi t'sais pas que je l’ai jamais vraiment trouvé.

Pis ma tête dodeline un peu et j’essaie d'me projeter dans des contrées désertiques. Et si la chaleur je m’en souviens, moi je crois que j’ai pas ma place – non je suis certain, dans cette vision là. La tienne. Et peut-être que des gens sont morts. Et peut-être que t’en dors pas la nuit. Mais ces gens c’est pas moi. J’ai pas d'place dans ta p'tite tête. C’est à rien n’y comprendre. Et t'sais moi j'le savais. J'avais capté. Mais t'entendre me dire ça, c'est comme recevoir une pierre dans l’ventre. Je me mords la lèvre inférieure et j’enfonce mon pouce entre mes côtes. À l’endroit exact où ça fait du mal et le pire c’est que je sais même pas pourquoi.

Peut-être que le type que j’étais avant voulait qu'tu te souviennes. Moi je m’en fous. Je m’en fous. Je m’en fous. La belle affaire d'toute façon. J’ai pas b'soin d'ton souvenir. Être seul ça me va mieux. Ça m'fait moins d'mal à haïr.

Mes doigts se referment sur ma baguette. Recurvite. Je nettoie mes chaussures, pis les tiennes. C'mieux quand c’est propre. Puis j'me redresse et je me penche en avant. Nan. Toi t'me connais pas. C’est comme ça. J'me retourne après un coup d'pied rageur en plein dans l’vide. Il l’a bien cherché l’enfoiré, vu que c’est tout ce qui nous unit toi et moi. L'néant d’un souvenir à sens unique. Faut croire. Que y’a des gens qui méritent pas assez d'être souvenu. Toi t'mérites pas. Par exemple. Mais c’est toujours ta tête d'gentil gars dans mon crâne. C’est foutrement ridicule. Recurvite. Parce si tu l’méritais ben t’aurais un souvenir de moi quelque part. La sensation d'm'avoir déjà vu. Mais nan. Rien de rien. Je jure une nouvelle fois en essuyant mon front. Puis comme j’ai besoin d'graver la déception dans mon crâne. Histoire que mon cerveau s'fasse à l’idée et arrête d'se rappeler d'toi. C'pour ça que j't'aime pas. Comme pour rappeler un fait. Une vérité. Un truc qu’on crache et qui glisse dans les veines comme du venin.


Anonymous
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musique - Il savait quelque chose. Il savait. Il savait et Blaise ne pouvait pas imaginer. Dans sa tête, c’était à la fois le néant et l’apothéose. Un cocktail molotov, un feu d’artifice, une bombe atomique, une explosion, un éclat d’incertitude. Il ne faisait plus attention à rien, ni aux râles de l’autre garçon, ni à ses chaussures qui brillaient de nouveau. Il y avait là, devant lui, un indice. L’indice d’une vie passée et trépassée. Pourtant, il avait tant bien que mal accepté sa situation car elle n’était pas si différente de celle des autres prisonniers de l’enclave : un maigre souvenir et les compteurs à zéro. Aujourd’hui, on lui offrait la possibilité de se dénicher un peu plus c’est pourquoi une étrange flamme se raviva tant dans son coeur que dans ses yeux.

Sa poitrine allait exploser, il avait chaud, puis froid. Il balbutiait quelques mots, fronçait les sourcils, secouait la tête, cherchait quoi dire, comment demander, que faire. Peut-être avait-il mal interprété le discours de l’animagus et qu’il n’y avait pas de quoi s’exciter de la sorte. Néanmoins, Blaise ne voulait pas laisser une telle occasion de se redécouvrir lui filer entre ses doigts par réserve. Non, pas cette fois.

- Mais qui es-tu ? S’exclama-t-il.



D’un pas décidé, dans un élan de folie et un brin d’inconscience, Blaise saisissait les épaules du jeune homme pour le retourner face à lui. Yeux dans les yeux, il continua :

- Non, qui sommes-nous ? Sa voix prenait en profondeur tandis que ses ongles s’enfonçaient dans sa peau. Il ne comptait pas le laisser partir sans avoir une réponse. Réponds-moi !

S’il pouvait se voir ainsi et avoir conscience de son comportement là, de suite, Blaise n’y croirait tout simplement pas. Parce qu’il fallait du courage.

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J’expire, lentement, ça sert à quoi d's'énerver pour ça ? Rien. Moi j'le sais parfaitement. Mais la rancune date pas d’aujourd’hui. C’est quelque chose d’ancien qui remonte. Un truc aussi acide que désespéré. Pourtant tu triches pas, t'aurais pu faire semblant et ça ça aurait été pire. Mais là t'sais pas. C'pas ta faute. Mon poing se contracte. Et c’était prévisible, en fait, tellement, mais je comprends pas d’où toute cette putain d'amertume vient. Je comprends même pas pourquoi ça devrait faire comme si c’était la fin du monde, parce que t’as pas des contours d’univers.

Pourtant c’est comme ça que moi je le ressens. Ou alors c’est ce qui subsiste de l’ancien moi, celui d’avant, qui a choisi d'se souvenir d’toi. Et qu'toi t’as pas choisi d'te souvenir. Ça a des accents que je connais pas, moi j'connais que la haine, alors la tristesse c’est pas vraiment mon rayon et y’en a dans toute cette histoire. C’est enraciné profondément. Mais moi je veux pas d’tout ça. Pourquoi je devrais être ravagé par un type que j'connais pas. J'inspire.

Pour tout remettre à sa place y faut déjà que l'environnement soit à sa place. Propre, rangé, dans tasse de thé qui traîne sur le sol – j’aime même pas le thé, sans vomit, ni bazar sur les étagères. Avec de la cire sur le parquet. Alors je tends la main vers le sol et je commence un sortilège qui ne sortira finalement jamais de ma bouche. Toi tu saisies mon épaule. Toi tu t’en fous que je sois pas d'humeur. Tu m'demandes qui j'suis. Puis qui nous sommes, alors que moi j'me définie qu’en solitaire. Et ça devrait m'faire marrer. Sauf que ça me fait pas rire. Clairement pas. Ma mâchoire se contacte et mes yeux deviennent plus gris incandescent qu'ils ne le sont. T'enfonces tes ongles sur mes épaules et j’en déteste absolument le contact. Ça devait être moi l'premier à te blesser. À t’atteindre. Mais ce sont tes ongles et ma peau égratignée. Alors forcément moi qu'ai tant de mal avec les contacts physiques. Moi qui craint encore plus d’être blessé, comment tu crois que j’vais réagir ?

Très mal

Alors je range ma baguette et j'écarte tes bras, sèchement tandis que je gronde M'touches pas putain enfoiré ! Et je te pousse une première fois C’est quoi ton putain d'problème ?! J’viens d'te dire que tu m'connais pas. Je te pousse une deuxième fois. T'veux savoir quoi exactement ?? Ton p’tit nom ? Ta p’tite vie d’avant ?? Tu crois que j'me souviens d'tout, moi ??? Nan. Nan. Nan. J'me souviens même rien sur moi tu vois ?! Alors toi ?! Me fait pas rire. J’sais rien de rien. Et c’est même pas un mensonge. Un visage ça dit pas d'vérité. Je te pousse une troisième fois. Et pis SI j'savais quoi que ce soit j 'te le dirai pas parce que c'pas vraiment comme ça qu'tu vas me convaincre. Alors fous moi la putain d'paix! Je renifle et j'essuie mon visage avec ma paume.



Anonymous
Invité
musique - Le retour à la réalité avait été brusque pour Blaise. Poussé une fois, deux fois, trois fois. Puis des mots crachés au visage, des hurlements sincères : il n’y avait pas besoin de plus pour lui faire détourner les yeux. Il avait reculé un peu plus par élan de conscience. Son dos heurta le mur le plus proche et son regard devint vitreux. Il s’était encore laissé emporté dans des fantasmagories improbables. Il avait eu espoir pendant quelques secondes et puis il venait de se rappeler de l’enclave. Des quatre murs de cette cabane. De sa solitude. Qu’il n’y avait pas de ciel infini.

Blaise baissa un peu la tête et souffla :

- Je pensais que…-



Mais plus rien lui venait à l’esprit. 
Il aurait pu être en colère, lui tirer les vers du nez car ses discours ne faisaient que germer le doute. Il prétendait ne rien savoir et la seconde suivante, peut-être bien que si. Blaise préféra alors imaginé que tout cela n’avait été qu’une vulgaire blague depuis le début, ou juste un quiproquos. Autrement, il n’en dormirait pas ce soir. Ni demain ou tous les autres jours de la semaine.


- Tu devrais partir, maintenant.



Il avait besoin de se renfermer, là, de suite. D’oublier et de s’abandonner dans ses activités morbides. Il avait besoin d’évasion, ou juste de faire l’autruche.

- Maintenant. Répéta-t-il presque sèchement en le regardant fixement.

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Je hoche la tête quand tu balbuties. Parce que c’est mieux comme ça. Qu'tu restes loin et moi de l’autre côté de ce loin. Ça nous va très bien. C’est comme la solitude. Ça accompagne très bien tout l'reste. C’est foutrement ridicule. Tu m'dis que j'devrais partir et j’aime pas faire c'qu'on m'demande de faire. Simplement j’ai pas franchement envie d'lutter maintenant. Y’a un truc sourd qui palpite dans mes tempes. Je regarde une dernière fois autour de moi. Et t’as ce regard – je le sens, braqué sur moi et ça m’fait du mal d'penser que ça te fait écho à rien. Rien de rien.

C’est tout ce qui reste d'moi finalement.

Alors j'm'avance et j'te donne un coup d’épaule en passant. C’est ça. J'm'en vais. Abandonner c'ton truc de toute façon. Ça peut d'venir le mien aussi. Je fixe le sol et je m’arrête sur le seuil. Je récupère ma baguette magique pour pouvoir me retransformer. Je suppose qu’un revigore m’aurait aidé à voler droit, mais j’en suis pas à mendier. Alors je reprends ma forme de corbeau et j’attrape ma baguette avec mes serres. Et sans croasser.

Et si ça avait été la nuit, Edgar Allan Poe aurait sans doute écrit un poème sur nous.

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