Aller récupérer un échantillon de sisymbre à la pleine lune dans la forêt. (Niveau Alpha ★★★)
Participants
Bourreau Hook et soldat Léandre.
Contexte
Les médicomages et guérisseurs d’Aquila sont en manque de certains produits utilisés dans des potions. Après deux années ou les ressources coulaient à flot, le stock qui avait été constitué à cette même période, commence à se vider. La sisymbre est très prisée pour ses vertus médicinales ainsi qu’utilisée dans la propriété du polynectar. La couronne d’Aquila en ayant grand besoin en ce moment, des annonces écrites sur des parchemins furent scellées sur le mur du château. « Nous cherchons des personnes expérimentées et volontaires pour aller récupérer un de ces ingrédients nécessaires au bon fonctionnement de notre cité, ci-joint dans cette liste. Récompenses promises par la couronne à la clé. »
Introduction
Fin de journée. Isadora sort du palais, le regard dur de part la fatigue qu’elle endure. Elle aperçoit devant le panneau d’affichage Hook, le bourreau d’Aquila. Secrètement, elle n’aimait pas vraiment le fait qu’il existe encore un tel métier dans son royaume, ce pourquoi sa majesté fit un signe de tête froid mais poli envers celui-ci. Avant de remarquer qu’il se venait d’inscrire son nom sur une des pancartes. — « Vous vous portez volontaire pour une quête ? » Sa voix était douce et chaleureuse malgré la retenu. Sans attendre sa réponse, elle s’approche rapidement, faisant claquer ses talons sur le marbre pour venir voir laquelle il avait bien pu choisir. — « Sisymbre… C’est la pleine lune ce soir. » Elle lève la tête, et sans quitter le ciel crépusculaire des yeux, elle attrape d’un mouvement vif le bras de Léandre, qui passait à ce moment là. — « Vous tombez bien soldat. Vous accompagnerez Hook dans sa quête ce soir. Vous semblez prêt à partir, ou bien venez-vous juste de rentrer. Mais dans ce cas, inutile de défaire vos bagages. » Elle sourit et s’incline devant eux. Elle savait que les récompenses promises guideraient leurs espoirs et leur courage. Et elle les savait vaillants. C’était des Aquila après tout.
Le mot de la fin
Hello vous deux! Bonne chance, je vous accompagne dans vos aventures en tant que Game Master! N’hésitez pas à MP Isadora en cas de questionnement et/ou de soucis.
Je ne crois pas aux coïncidences. Je ne crois pas aux miracles. Je ne crois pas non plus aux colères divines. Je ne suis pas un homme de foi ou alors il faudrait confondre loyauté et spiritualisme. Et quand je vois cette mission là sur le tableau d'affichage une part de moi veut fuir. Celle qui tremble à l’idée qu’un jour la malédiction bouillonne dans mes veines.
Puis il y a celle qui crève de savoir. De comprendre… Et ne serait-ce pas là l'occasion d’aller dans ces bois ? Cette mission n’est ni une coïncidence, ni un sombre jeu du destin. Il s’agit d’une opportunité et je compte bien en profiter.
Aussi de ma plus belle écriture je me porte volontaire. Je suis après tout assez expérimenté pour m’y aventurer seul. Et si cette fois l’influence de la lune finit par m’atteindre je serai seul pour y faire face. Mais quand ma main retombe, près de moi ma Reine m'interpelle.
J'effectue une révérence, la nuque basse, d’une déférence exemplaire – j’espère. Son ton est chaleureux, pourtant j’y sens toujours une pointe de réserve à mon égare. C’est peut-être ma propre réserve qui l’y pousse. Puisque je suis méfiant et toujours affligé par la disparition de l’ancien régent. Pourtant si elle existe, ou du moins tant qu’elle existe alors Aquila brillera et je sais qu’elle place les intérêts de la faction avant les siens. Et ce seul fait me suffit à la respecter.
Et je suis sur le point de me retirer quand mes yeux tombent sur des bottes militaires. Familières si je puis dire, j’en ai trop porté et même encore aujourd’hui j’arbore les mêmes. Et je n’ai pas besoin de relever la tête pour découvrir le visage de mon malheureux compagnon de voyage puisque j’en connais déjà trop bien le nom et le visage.
Lorsque la Reine s’incline à son tour s’en va je me redresse prestement. J’espère que tu n’as pas peur des loups mon ami. Et après un clin d'œil je me retourne. On se retrouve dans la cour de la garnison dans cinq minutes. Je serai un peu en retard. J’ai un paquetage à préparer.
Une mission de routine qui vient de se terminer dans les environs de Montalbino et le voilà qui rentre au Château, avec la perspective d’une journée sans accroc et surtout, d’une soirée de libre, à pouvoir profiter d’un repos mérité. La base. Enfin… qu’il croyait. Naïf !
Se rendre au niveau du tableau des missions, c’est un peu un réflexe idiot qu’ont les soldats impériaux. Parce qu’ils ont déjà des missions spécifiques, imposées par leurs chefs de division et autres affectations propres à leurs fonctions… Alors pourquoi vouloir s’embêter avec des missions plus générales, proposées aux vaillants volontaires d’Aquila ? Parce que. Voilà ce qu’il vous dira, le blond. Il aime bien se sentir occupé. Il aime bien avoir l’impression de faire quelque chose. Faire des trucs. Même si ça n’a pas trop de sens. Même s’il sait pas bien pourquoi. C’est mieux quand il sait, vous me direz… mais même quand il sait pas… ça lui va. Parfois, jouer les bons soldats ignorants, ça lui pose pas problème.
Sans doute que s’il n’avait pas ce réflexe idiot de vouloir jouer les gros bras bienvenus, ou du moins simplement regarder ce qui se trouve au niveau de l’affichage public, il ne se serait pas retrouvé dans cette situation. Sans doute.
Car le voilà, son paquetage sur le dos, l’uniforme impérial et les bottes un peu poussiéreuses d’avoir pas mal marché, à s’avancer vers le panneau dont il croit, d’ailleurs, identifier une certaine silhouette. S’il était plus vigilant, il aurait aussi remarqué la haute figure de la Régente, toute proche. Et – soyons honnêtes – il aurait fait demi-tour. Non pas qu’elle le dérange, mais il n’est jamais bien à l’aise… et pas de retour de mission, non. Sauf qu’il a pas trop fait gaffe, avançant machinalement tout en s’étirant les bras, faisant craquer les jointures de son cou.
Et quand il identifie la voix féminine… c’est trop tard. Le voilà simplement attrapé par le bras et assigné à une nouvelle mission. Avec Hook. Le Cap’tain, comme ils disent encore tous, chez les impériaux. Lui, parfois, il dit « Cap ». Parce qu’il l’apprécie, Hook. Le temps d’assimiler, la Régente Isadora les salue d’un sourire confiant. Léandre grimace, marmonne un « Ouais ouais. » et effectue le salut militaire attendu. Il fixe la jeune femme qui s’éloigne avant de se retourner vers son compère.
« Les loups ? J’en ferais des brochettes. J’crève de faim. » Il hoche la tête à Hook qui se donne cinq minutes pour se préparer. « Vu que je viens de rentrer, j’ai déjà c’qu’il faut. Moi j’vais m’improviser un casse-dalle et je t’attends. » Et avec un peu de chance, il va trouver une fin de bouteille qui traine.
Alors que l’ex-chef de division s’éloigne, le soldat prend quand même le temps de détailler la mission qui leur est attribuée par les plus hautes instances, du coup.
Un drôle de frémissement parcours mes veines. Quelque chose de nostalgique et de familier. Préparer un paquetage, mettre une armure, prévoir de quoi survivre. Il y a longtemps je ne connaissais que cela, ma vie était rythmée par de nombreuses missions et quelques souvenirs précieux dans ce château.
Ma vie n’est faites que d'habitudes qui je prends et qui changent au fil des ans. Comme mon nom. Mes fonctions. La routine m’attrape et me lâche. Dans deux années si je suis en vie peut-être que je changerai de nom. De travail. D’importance. Si maintenant je suis sur le devant d'une scène et tout le monde croit savoir si je suis, l’impitoyable bourreau d’Aquila, ils se trompent. Et ils se tromperont encore quand dans je ne sais combien d'années ma vie va de nouveau subir des changements.
Ceux qui savent vraiment qui je suis ne sont pas nombreux.
Je prends le temps d’envoyer une missive à Vox, car chaque nuit de pleine lune lui appartiennent. Mais je suis curieux et impatient aussi de savoir ce qu'elle en dira. Elle ne pleurera certainement plus, mais ses colères me plaisent parce qu’elles me crient sans le savoir comme je compte.
Je récupère mon paquetage et je me dirige vers la garnison, d’un pas allègre, un sourire mutin coller sur les lèvres. J’aime les expédition et les aventures, ou du moins une part de moi les aime. J’en ai effectué tellement qu’aujourd’hui elles me coulent dans le sang et il est presque intolérable pour moi de réaliser à quel point je me suis sédentarisé. Mais cela aussi cela fait parti de ma peine.
Quand j’arrive et que je te vois j'esquisse un nouveau sourire pour déclarer : En retard comme promis. Alors j’imagine qu’on y va en balai… J’ai toujours détesté ça. Mais pas une fois je ne cesse de sourire. J'ai toujours adoré partir en mission.
Sur le descriptif de mission, on peut pas dire qu’il y a grand-chose de précisé. Aller au Bois-aux-loups récupérer des ingrédients pour des potions médicinales. Plusieurs plantes sont détaillées, mais c’est avant tout le sisymbre qu’il va falloir trouver… d’où le départ en cette après-midi qui va lentement mais sûrement amener un soir de pleine lune. Léandre est habitué à faire attention à la lune car les rumeurs de loups-garous sont fréquentes dans l’Enclave. Et… parole de soldat, elles sont fondées. Alors c’est sur qu’en un tel soir, ils peuvent pas mandater n’importe qui sur cette mission. Le hasard fait bien les choses, comme on dit. L’idée d’une excursion avec Hook lui plaît bien, en vérité. Le genre de type dont il apprécie la compagnie, en général.
Bon, pour être honnête, il aurait préféré pouvoir se poser tranquille autour d’un verre, mais puisque « Madame » la Régente a décidé… C’est comme ça. Au moins, comme dit, il arrive à récupérer une bouteille de vin cachée dans la garnison et récupère de quoi grignoter rapidement. Lorsqu’il sort pour rejoindre le point de rendez-vous, c’est en finissant hâtivement la bouteille au goulot. Qu’il pose ensuite, l’air de rien.
Hook est en retard, mais au moins il a prévenu. Le blond continue machinalement à étirer ses bras lorsqu’il voit le brun arriver. « Ça m’étonne pas, tu lambines. » Il lui rend un fin sourire.
« Ouais, autant y aller en balai, ça sera plus rapide. » Rapidement, Léandre récupère le sien dans son sac, il est miniaturisé et dans un murmure de sortilège informulé, le balai reprend sa taille normal. Du doigt, il pointe machinalement les balais accessibles à tous, situés non loin.
Puis ils s’avancent sur une zone dégagée.
« Je passe devant Cap’, j’espère que t’es pas rouillé et que tu vas pas te casser la gueule, hein ! »
Léandre est pas forcément un as du vol, de son côté, mais il se débrouille. Disons juste qu’il préfère avoir les pieds sur terre même s’il reconnaît combien les balais peuvent être pratiques. Typiquement pour atteindre une destination un peu éloignée comme le Bois-aux-loups.
Je fixe la bouteille sur le sol désappointé que tu n’aies pas suggéré qu’on partage la bouteille de vin. Mais après tout on aura d’autres occasion de se retrouver autour d’un verre. Je suis confiant, nous aimons beaucoup trop l'absinthe pour ne plus s’y adonner. Je lorgne sur le couchant et je me dis que nous avons tout intérêt à nous dépêcher. Ce qui ne m’enchante pas des masses, car les vols en balais sont terribles. Les vents nous secouent comme de pauvres brindilles et on flirt beaucoup trop avec le vide. Mais je me fais une raison et je vais chercher un balai. M’y tenir n’est jamais facile. Un crochet n’est pas forcément adapté au vol en balai.
Et si les rumeurs disent que je suis le pire sur balai. Que je ne fais que hurler sans dignité quand les oiseaux s’approchent. Que je peine à garder le zigzag erratique quand on vol en ligne droite. Que je préfère m’accrocher à des tailles en fermant mon œil. Que je vomis comme un chien, les mains sur les genoux avant le moindre atterrissage. Et bien elles sont éloignées de la réalité, parce que c’est bien pire que cela.
Et quand finalement nos pieds touchent de nouveau le sol je remercie le ciel, la terre, les rois, les reines, les dieux, les déesses, le karma, les chakras, la chance. Tout. Je me relève et vais vomir dans un buisson. Ces voyages en balai m’ont toujours épuisé. C’est comme si j’étais incapable de supporter les hauteurs et la vitesse. Je préfère compter sur mes jambes. Et je ne suis pas mécontent que ma saleté de balai ait terminé dans les mains innocentes de Chaussette. Au moins elle en a l’utilité
Et je reviens, claudiquant, avalant un peu d’eau pour me rincer la bouche. Je n’ai pas le temps de digérer véritablement la traversée et essaie de me recomposer avec plus ou moins de dignité. Ces bois m’ont toujours fasciné car j’ai longtemps cru être loup-garou. Et j’y crois encore, simplement je ne me suis jamais transformé. Et pourtant je me souviens très clairement de l’attaque. Je garde le silence, sur mes gardes. Plus que jamais je savais qu’il fallait que nous fassions preuve de prudence. Ma main se referme délicatement sur ma baguette et te fixe.
Après-toi joli cœur.
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