Artemisia se rend régulièrement à Ingary, l’appréciant pour surtout pour sa neutralité. Les tensions s’y évaporent légèrement et, malgré les regards noirs qui se lancent, les habitants des différents clans peuvent se croiser dans une rue sans se souhaiter la mort. Moins pour elle, car le temps n’a toujours pas eu raison de sa trahison. Cela eut lieu il y a bien longtemps, de nombreuses années, mais les mots se transmettent et on ne se remet pas facilement d’avoir perdu un Oracle aux mains de son ennemi. Ennemi, le mot sonne drôle à ses oreilles.

Elle tourne sur la droite et s’enfonce dans une ruelle un peu étroite, surtout pour sa grande stature. Ce n’est pas une allée recommandable. En vérité, Artemisia reprocherait à ses jeunes recrues de venir ici. Elle plie les genoux et incline la tête pour éviter une structure de pierre trop basse. La demi-géante se faufile, grimace lorsque son vêtement effleure une surface peu propre. Elle passe au travers du mur de brique avec facilité et la voila dans l’Impasse des Aveugles.
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Elle n’a pas à faire avec des mercenaires, ou autres gens de métiers douteux. Elle les voit, leur fait un signe de tête poli, mais ne requiert pas leurs services. Artemisia est une femme de front, et préfère attaquer de face plutôt que de jouer dans le dos de ses adversaires. De plus, à sa taille, la discrétion n’est pas des plus aisée. Elle entre dans une boutique emplie de reliques, d’objets magiques rares dans l’enclave, précieux. Quand elle pousse la porte, la douce mélodie d’injures parvient à ses oreilles. Elle lève les yeux au ciel et continue d’avancer.

Elle lance la première attaque. “Surveille ton langage.” Une main amicale se pose dans le dos du garçon. Il n’y a pas suffisamment de savon dans l’Enclave pour nettoyer sa bouche, à lui. Artemisia passe près de lui et le regarde, mince sourire aux lèvres.