oraison du soir
tes grandes visions étranglaient ta parole
et l'infini terrible effara ton oeil bleu
dans l'alanguissement du soir elle attendait
patiente
l’hallali de la nuit étouffée
heure des fantômes et des douces élégies
à l'éveil de toutes les fantasmagories en une même
une plaintive
oraison funèbre
son oeil comme une trouée de ciel bleu elle fixe la pendule
et les minutes qui s'égrènent comme tant d'étoiles qui s'éteignent
(à la faveur des ténèbres)
agacée déjà elle soupire alors que ses pas résonnent dans les couloirs
affublée de cette mission des plus absurdes
(son temps n'est pas si précieux bien heureusement)
elle n'a aucune ambition d'être héroïne des petites gens
seulement de faire cesser les complaintes
par son inflexible indolence
il n'était qu'une personne pour l'accompagner et
pour lui son regard se fait apathique
iudas
il n'était point entre eux de sujet d'entente
si ce n'était la rudesse mesurée de leurs échanges
(et cet amour de la propreté)
bonsoir iudas.politesse de rigueur
sans sympathie aucune
(mais elle sait l'irrévérence réciproque)
pouvons-nous y aller ?elle avait pour seule volonté d'étouffer les rumeurs
que son souverain bien-aimé était mort