Malala, arrivée en l'an 02, était une jeune Médicomage pleine d'espoir. Elle voulait guérir, quoiqu'il en coûte. Les marécages étant de véritables microcosmes à la flore variée et rare, ceux-ci étaient son herbier. Elle n'y mourut pas, ne s'y perdit pas. Mais suite à l'une de ses nombreuses promenades, revint le teint livide et les cheveux blancs, complètement muette. On ne sut jamais ce qu'elle y avait vu et la jeune femme réside aujourd'hui à Ingary, fixant le vide toute la journée. Les marécages sont sombres, humides, boueux mais cachent surtout en leur profondeur des créatures dangereuses, qu'un sorcier seul ne pourrait affronter. Si l'on vous propose une partie de cache-cache en ces lieux, sachez que cette personne ne vous veut pas du bien.

Une vaste plaine, recouverte de centaines de fleurs au mètre carré. Au pied de la montagne, s'étendant longuement, celle-ci est traversée par un fin ruisseau nourrissant les points d'eau de l'enclave. Lieu apaisant, coloré, le vent y souffle constamment. Des vieux moulins en ruine s'y trouvent, ici et là, certains fonctionnant toujours de manière fantomatique. C'est un lieu idéal pour se reposer, goûter au calme. Très prisé par ceux en recherche d'intimité, ce territoire respire et transpire la neutralité.

Une large forêt de bouleaux aux troncs blancs et à l'écorce noire formant des regards insistants. L'ambiance y est particulière et si l'on se prend à penser qu'on est épié, il vaut mieux rebrousser chemin. Pourtant d'une grande beauté, jonchée de lychens et mousses aux couleurs vert-d'eau, bleus et d'un violet presque pastel, cette forêt semble bien vide malgré la présence des arbres. Étant un véritable labyrinthe, beaucoup s'y sont perdus et affamés. Tout s'y ressemble, ne comptez pas jouer au jeu des différences ici-bas.

À la lisière des marécages de Malala se trouve une étrange épave. Un long appareil rouillé, massif, scindé en deux. Abîmé par le temps et recouvert par la végétation, il est le vestige d'un temps que personne ici n'a connu. Les plus aventureux rentreront dans l'épave, la visiteront. On peut y découvrir des cadrans pour mesurer la pression, éclatés par le choc du crash, des grandes toiles solides. Ce pavillon venu d'un autre temps possède une forme étrange, celle d'une sorte d'oiseau de métal rudimentaire. Le lieu n'a rien de spécifique, mais les premiers arrivants sauront vous dire que le tout s'enfonce chaque année davantage dans la terre. On dit même que l'Enclave tenterait d'avaler les vestiges pour ne laisser aucune preuve.